10 Dec
10Dec

1. Peter Levine – Fondateur de Somatic Experiencing®


Le trauma n’est pas l’événement, mais ce qui reste bloqué dans le corps.

Levine montre que lors d’un choc, le système nerveux peut rester figé en mode survie :

  • figement / sidération (freeze)
  • hypervigilance
  • dissociation
  • tension musculaire chronique
  • incapacité à se sentir en sécurité

🔹 Concepts clés

  • Décharge inachevée : l’énergie mobilisée pour survivre n’a pas pu être déchargée → elle reste « coincée » dans le système nerveux.
  • Mémoire somatique : le corps porte l’empreinte du traumatisme même si la personne ne peut pas tout verbaliser.
  • Titration : travailler par petites doses pour éviter la retraumatisation.
  • Pendulation : aller doucement entre une zone de confort et une zone plus activée, pour permettre au système nerveux de se réguler.

🔹 Pourquoi cela soutient la somatothérapie

La somatothérapie rejoint directement ces principes :

  • En travaillant sur la perception corporelle et les sensations, elle permet de relâcher les tensions liées au trauma.
  • Elle aide les victimes à sortir de l’état de figement et à retrouver la capacité à ressentir.
  • Elle favorise la reconstruction de la sécurité intérieure en douceur.
  • Elle ne force jamais la parole si la personne ne peut pas encore raconter son histoire — ce qui est exactement ce que préconise Levine.

 2. Bessel van der Kolk – Psychiatre, auteur de “Le corps n’oublie rien” (“The Body Keeps the Score”)

🔹 Idée centrale

Le traumatisme modifie l’architecture du cerveau et du système nerveux, et le traitement doit impérativement passer par le corps.

🔹 Ses apports essentiels

  • Le trauma désorganise les zones du cerveau liées à :
    • la régulation émotionnelle
    • la perception corporelle
    • le langage
    • la mémoire
  • Les victimes peuvent ne pas réussir à “parler” de ce qu’elles ont vécu car les régions verbales sont sous-actives durant la détresse traumatique.

D’où l’importance des approches somatiques qui :

  • restaurent la perception du corps (interoception)
  • réactivent les zones du cerveau impliquées dans la sensation de sécurité
  • apaisent le système nerveux autonome
  • permettent de remettre de la cohérence là où il y a eu fragmentation

🔹 Les interventions que Van der Kolk valide

Il valorise :

  • le yoga thérapeutique
  • le mouvement conscient
  • les approches centrées sur les sensations corporelles
  • les thérapies d’intégration sensori-motrices
  • les approches polyvagales (voir "Notre monde polyvagale" de Stephen Porges)

Cela correspond exactement au travail somatothérapeutique bien mené.

🔹 Pourquoi cela soutient la somatothérapie

La somatothérapie :

  • améliore l’interoception, ce qui est crucial pour les victimes (qui souvent “se coupent de leur corps”).
  • redonne un sentiment de contrôle sur leurs sensations et réactions.
  • aide à retrouver une cohérence entre corps et émotions, indispensable à la reconstruction post-traumatique.
  • permet une reconnexion sécurisée à soi, ce qui est la base de toute résilience.

En résumé  la Somatothérapie travaille sur :

✔ la sécurité intérieure

✔ la réappropriation corporelle

✔ la régulation du système nerveux

✔ la compréhension des signaux corporels

✔ le relâchement des tensions liées au figement traumatique

✔ la capacité à se recentrer, à respirer, à s’apaiser

Tout cela sans forcer la verbalisation, ce qui est essentiel pour les victimes de violences.


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